L’épilepsie toucherait plus de 450 000 personnes en France, dont 60 000 en île de France. Malgré le développement de nouvelles molécules anti-épileptiques, l’épilepsie reste « résistante » au traitement pharmacologique dans au moins 30% des cas, c’est à dire que les crises persistent malgré la prise régulière d’un traitement adapté. Le retentissement personnel et social de ces épilepsies pharmaco-résistantes est important chez l’enfant comme chez l’adulte : diminution des fonctions intellectuelles, déscolarisation, arrêts de travail répétés, dépression, perte d’emploi, hospitalisation fréquentes pour les crises répétées.
Parmi ces patients, il existe un sous-groupe d’épilepsies dites focales, où la zone responsable des crises est suffisamment limitée pour envisager de pouvoir la retirer par une intervention chirurgicale. En effet, l’intervention chirurgicale est dans ces situations difficiles la seule solution pour contrôler les crises et permet même parfois de conduire à une guérison de l’épilepsie et donc une diminution voire un arrêt progressif des traitements et une amélioration psychosociale importante.
La procédure pour évaluer si l’intervention chirurgicale est possible est longue. Elle a pour but de délimiter la zone responsable des crises à retirer chirurgicalement en s’assurant que cela ne comporte pas de risques supplémentaires pour le patient. Elle passe par des examens non invasifs (électroencéphalogramme prolongé avec vidéo, IRM, IRM fonctionnelle, TEP-scan, SPECT, examen neuropsychologique) et parfois invasifs (exploration par électrodes profondes ou SEEG).
Le CHU de Bicêtre est impliqué depuis plus de 25 ans dans la prise en charge des épilepsies pharmacorésistantes et permet d’offrir aux patients l’ensemble des explorations et des différents traitements médicaux comme chirurgicaux optimaux à leur prise en charge. Cela est possible sur le site grâce à la parfaite collaboration entre les services de neurophysiologie, de neurochirurgie et de neurologie, ainsi que de Neuroradiologie et Médecine Nucléaire. Nous prenons en charges des adultes et des enfants de plus de 12 ans. Des chambres et des équipements spécifiquement dédiés à cette prise en charge ont été acquis. Toutes les décisions sont prise de façon collégiale, lors d’un staff hebdomadaire réunissant les neurophysiologistes- épileptologues, neuro-radiologues, neurochirurgiens, neuro-radiologues et neuropsychiatres.
Plusieurs projets de recherche sont aussi développés pour améliorer constamment la prise en charge des patients, en particulier en imagerie en collaboration avec l’unité mixte UMR BIOMAPS, ainsi qu’en neurophysiologie via des projets européens en collaboration avec les autres équipes de SEEG.
Nous prenons en charge La chirurgie de l’épilepsie est une procédure qui consiste à enlever ou à déconnecter la zone du cerveau d’où proviennent les crises. La chirurgie de l’épilepsie est plus efficace lorsque les crises ont toujours leur origine dans un seul endroit du cerveau. La chirurgie n’est pas le traitement de première ligne, mais elle est envisagée lorsqu’au moins deux médicaments anti-convulsions n’ont pas réussi à maîtriser les crises. Un certain nombre d’évaluations pré-chirurgicales sont nécessaires pour déterminer si vous pouvez bénéficier d’une chirurgie de l’épilepsie et comment l’intervention est effectuée. Deux grands types de chirurgies existent ; les interventions à visée curatives (celle qui ont pour but de faire disparaitre les crises) et les interventions proposées pour diminuer la fréquence et/ou l’intensité des crises et d’améliorer la qualité de vie.
Il s’agit de reséquer la zone du cerveau qui a été jugée être à l’origine des crises et dont la localisation et les pourtours ont été parfaitement définis par le bilan pré chirurgical. Il peut s’agir d’une amygdalohippocampectomie (résection des structures temporales internes), de la résection d’une dysplasie ou malformation corticale, résection de cavernomes ou d’hamartomes…
Certaines de ces chirurgies peuvent être pratiquée en condition éveillée (le patient conscient durant la procédure chirurgicale et participe activement à l’intervention). La chirurgie en condition éveillée (sous hypnose) a été développée il y plus de 25 ans dans notre service et y est pratiquée régulièrement.
Elles ont pour but de diminuer la fréquence et l’intensité des crises et de limiter la diffusion de la décharge électrique. Elles peuvent être proposée si une origine focale et unique n’a pas été mise en évidences (foyers multiples et/ou bilatéral ou extrêmement étendu) ou quand le foyer ne peut pas être reséqué même en condition éveillée car elle recouvre les zone très fonctionnelles. On peut citer :
La callosotomie : couper les fibres du corps calleux, structure qui relie les deux hémisphères cérébraux. Cette intervention d’indication très rare à l’âge adulte a pour but de faire disparaitre les chutes dans certains types d’épilepsie extrêmement sévères.
La stimulation du nerf vague : un stimulateur (un petit boitier) est implanté u niveau thoracique et une électrode relie le stimulateur du nerf vague, au cou. Les impulsions électriques délivrées par le stimulateur sont censées via le nerf vague, modifié les circuits cérébraux et empêcher ou diminuer la survenue des crises.